Une soirée consacrée à deux figures anticolonialistes centrales de l'histoire mondiale, tous deux éminents défenseurs du panafricanisme : Patrice Lumumba (1925-1961) et Mehdi Ben Barka (1920-1965). Tous deux ont été victimes d'une opération d'élimination impliquant plusieurs services de renseignement.
Deux artistes on mis en lumière leur disparition brutale sous différents angles : le metteur en scène et performeur Tim Natens a opté pour un monologue théâtral et le réalisateur/artiste visuel Hamza Halloubi pour une installation multimédia en 3D. Lors de cette soirée, produite par Moussem – Centre d'arts nomades, ces deux interventions artistiques seront présentées et mises en dialogue avec une table ronde qui dévoilera le contexte historique et les répercussions politiques de ces deux meurtres coloniaux. À cette fin, curatrice et auteure indépendante Sorana Munsya et anthropologue Montassir Sakhi (KU Leuven, UM6P) s’entretiendront avec le modérateur Omar Ba (historien).
Dans La dent dure, le réalisateur et interprète Tim Natens se penche sur l'exécution de Patrice Lumumba, le tout premier Premier ministre démocratiquement élu du Congo. Pour ce faire, il se concentre sur la figure de Gérard Soete, le commissaire de police belge qui, en 1961, avait reçu l'ordre de faire disparaître le corps de Lumumba et qui a conservé quelques incisives comme des trophées morbides. Originellement écrit en néerlandais, Tim présente ici pour la première fois une mise en scène de 30 minutes en version française (traduction Isabelle Grynberg).
Dans Its throat is parched with thirst, but it would not accept a single drop of water from alien hands (Sa gorge est desséchée par la soif, mais elle n'accepterait pas une seule goutte d'eau des mains d'étrangers), l'artiste Hamza Halloubi considère le corps de Mehdi Ben Barka, intellectuel anticolonial et influent chef de l'opposition marocaine: une installation 3D animée de 10 minutes qui interroge ses spectateur·ices de manière pénétrante sur le capital, le pouvoir colonial et les conditions de possibilité de l'art même. Avec la présence spectrale de ce révolutionnaire disparu, Halloubi anime une forme alternative d'écriture de l'histoire où les faits et la fiction s'entremêlent. Le film est sous-titré en français.
Sorana Munsya, Montassir Sakhi et Omar Ba se pencheront ensemble sur la manière dont Lumumba et Ben Barka ont incarné la lutte transcontinentale contre la colonisation. Les stratégies artistiques très différentes de Natens et Halloubi mettent chacune en lumière les différences et les similitudes profondes entre l'héritage politique de Lumumba et Ben Barka dans la mémoire sociale, mais aussi spécifiquement militante. Partant de la conviction panafricaine des deux révolutionnaires, la table ronde reviendra sur l'importance historique de la conférence de Bandung (1955) et de la Tricontinentale (1966), ainsi que sur l'héritage toujours présent de la division coloniale entre le Nord et le Sud.
La conversation se déroulera en français, et sera clôturée avec la possibilité de poser des questions aux artistes et aux intervenants.
En collaboration avec: Espace Magh.
Avec le soutien de: Vlaamse gemeenschap & VGC.
Image affiche © Hamza Halloubi.
Une soirée consacrée à deux figures anticolonialistes centrales de l'histoire mondiale, tous deux éminents défenseurs du panafricanisme : Patrice Lumumba (1925-1961) et Mehdi Ben Barka (1920-1965). Tous deux ont été victimes d'une opération d'élimination impliquant plusieurs services de renseignement.
Deux artistes on mis en lumière leur disparition brutale sous différents angles : le metteur en scène et performeur Tim Natens a opté pour un monologue théâtral et le réalisateur/artiste visuel Hamza Halloubi pour une installation multimédia en 3D. Lors de cette soirée, produite par Moussem – Centre d'arts nomades, ces deux interventions artistiques seront présentées et mises en dialogue avec une table ronde qui dévoilera le contexte historique et les répercussions politiques de ces deux meurtres coloniaux. À cette fin, curatrice et auteure indépendante Sorana Munsya et anthropologue Montassir Sakhi (KU Leuven, UM6P) s’entretiendront avec le modérateur Omar Ba (historien).
Dans La dent dure, le réalisateur et interprète Tim Natens se penche sur l'exécution de Patrice Lumumba, le tout premier Premier ministre démocratiquement élu du Congo. Pour ce faire, il se concentre sur la figure de Gérard Soete, le commissaire de police belge qui, en 1961, avait reçu l'ordre de faire disparaître le corps de Lumumba et qui a conservé quelques incisives comme des trophées morbides. Originellement écrit en néerlandais, Tim présente ici pour la première fois une mise en scène de 30 minutes en version française (traduction Isabelle Grynberg).
Dans Its throat is parched with thirst, but it would not accept a single drop of water from alien hands (Sa gorge est desséchée par la soif, mais elle n'accepterait pas une seule goutte d'eau des mains d'étrangers), l'artiste Hamza Halloubi considère le corps de Mehdi Ben Barka, intellectuel anticolonial et influent chef de l'opposition marocaine: une installation 3D animée de 10 minutes qui interroge ses spectateur·ices de manière pénétrante sur le capital, le pouvoir colonial et les conditions de possibilité de l'art même. Avec la présence spectrale de ce révolutionnaire disparu, Halloubi anime une forme alternative d'écriture de l'histoire où les faits et la fiction s'entremêlent. Le film est sous-titré en français.
Sorana Munsya, Montassir Sakhi et Omar Ba se pencheront ensemble sur la manière dont Lumumba et Ben Barka ont incarné la lutte transcontinentale contre la colonisation. Les stratégies artistiques très différentes de Natens et Halloubi mettent chacune en lumière les différences et les similitudes profondes entre l'héritage politique de Lumumba et Ben Barka dans la mémoire sociale, mais aussi spécifiquement militante. Partant de la conviction panafricaine des deux révolutionnaires, la table ronde reviendra sur l'importance historique de la conférence de Bandung (1955) et de la Tricontinentale (1966), ainsi que sur l'héritage toujours présent de la division coloniale entre le Nord et le Sud.
La conversation se déroulera en français, et sera clôturée avec la possibilité de poser des questions aux artistes et aux intervenants.